Ardeur


Sais-tu ce qui nourrit mon désir ? Ce qui m’emmène dans les voyages les plus enivrants, les gestes qui me promènent, les rêves qui dorent mes heures bleues ?

L’orange de nos ébats efface parfois ma timidité, et dans le feu des heures tu goûtes un instant mon appétit, mon urgence, l’exigence de mes rêves, les attentes que tu ne pourras jamais combler, et les défis à ta portée. Tu crois savoir, mais je t’échappe, parce que mes yeux sur toi sont tellement plus doux…

Quand tu me regardes ainsi, c’est comme si tu me touchais. C’est comme si tout était doux, c’est comme si je pouvais poser ma tête instantanément le long de ta jugulaire et m’accorder au rythme de tes veines. J’ai la vie qui me brûle, tu comprends ? Je sais qu’il n’y en aura pas d’autre, je n’ai pas cinq minutes à perdre dans la tiédeur. Je veux que chaque frisson me traverse de part en part, intense, je veux que ton sexe dans le mien soit l’absolu de notre partage.

Ma jouissance est dans ta bouche, ma jouissance est dans tes doigts. L’odeur de ton corps qui trace sa route sur le mien. Parfois j’ai ces urgences, j’aime que tu décides pour moi, que tu prennes les choses en main, les choses en question étant mes seins, mes fesses, ou mon sexe. Me laisser conduire, sans réfléchir, savourer ce corps que tu glisses dans ma bouche, réapprendre à ton goût et te laisser le choix des armes, pour enivrer ma chair, au-delà de mes mots, au-delà de tes yeux. Je te laisse me guider dans la nuit noire, et t’inviter à mon lit, autant hôte de marque que chevalier moderne. Ta détermination m’empêche de douter, ton sexe dressé aussi. Et quand au petit matin rêveur, à l’instinct de ton ventre , tu me pénètres en douceur, je me sens la plus belle, la plus désirable, mes reins se creusent pour te rendre le bonheur au fil de la peau, t’emmener sur les mêmes terres que moi, au bord des précipices extatiques, dans la jouissance parfaite de l’Autre.

Je suis une Autre, hier et plus loin, et cette certitude si fragile suffit pour te confier les clés de mon plaisir, sans jamais rien enlever à nos bonheurs possibles.

2 commentaires sur “2”

  1. Cher Thierry, <br /><br />Je l&#39;ai écrit hier soir… Et accrochez-vous, car celui d&#39;aujourd&#39;hui – encore emprisonné quelque part entre ma tête et mes doigts – risque bien de vous faire le même effet… <br /><br />Bien à vous, <br /><br />Nora G

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