Baiser


Explorons, explorons, les trésors de la langue. Ces émois délicats au premier baiser, l’instant où l’envie est forte, pure, belle. Peut-être bandez-vous déjà, peut-être ma lingerie est-elle déjà humide. Il y a cette part d’inconnu immense.

Quel goût ont vos lèvres, quel parfum a votre souffle ? Votre langue est-elle fraîche ou humide ? Est-elle vive et audacieuse ? Vos lèvres… Votre bouche est-elle douce ? Pleine, généreuse ? De celles qui amortissent le contact, avec une douceur troublante, ou de celles qui dévorent, qui vont engloutir ma langue, mes lèvres, mes joues, ma tête, ma vie ?

Et puis ce moment, le regard avant tout. Vous vous noyez dans mon bleu, je me perds dans vos iris, je regarde un œil et puis l’autre, votre visage, sans doute votre cou et vos mains. Nous savons.

C’est le cap le plus fatidique. Pourrez-vous faire face ?

Car le baiser exige le rapprochement des corps, les seins effleurent le torse, les bras enlacent la taille, les bassins se frôlent, s’ajustent, s’emboîtent, les cuisses s’entrouvrent ou s’entremêlent, les mains s’agrippent, les souffles se mêlent, l’électricité, le plaisir, les reins creusés. Le corps humide, le bassin qui ondule, les doigts explorent, le souffle dans le cou.

Et le désir que je percevrai au renflement de votre pantalon, en glissant ma main sous votre chemise, est aussi celui qui embrasera ma peau, libèrera mon ventre, et inondera le lit, plus tard, bien plus tard…

Je vous regarde. Vous me regardez. J’approche, vous approchez. Ballet.

Embrassez-moi.

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