Et les reins, Darling.

Je veux. Vivre jouer rougir sourire jouir. Ici dans la mer dans les champs sous le ciel.

Je n’ai pas toute ma tête Monsieur. J’ai le vide du ventre qui me tourne la raison, comme si la vie déraillait, horizons indécents, à votre voix. Il faut m’aider, Monsieur. Il faut me dire

Nous pourrions baiser, Monsieur.

Mécanique coït, vous déchargez votre foutre au fond de mon ventre, je frissonne quelques instants, nous essuyons nos sexes avec une pudeur technique, vous remettez votre pantalon, vous partez.

Au revoir.

Formatage parfait, entre le coucher des enfants et le début du film.

Pratique, efficace, surtout efficace. Droit au but, cible atteinte, opération réussie. Tir de précision. Guerre.

Ou nous pourrions vivre le chemin doux. Dans les blés, tu sais. Avec un peu de mots, le ciel étoilé, et de l’émoi, à rire tant c’est bon.

Vous enlacez ma taille, Monsieur, et j’embrasse votre cou, et ce frisson léger me traverse des reins à la nuque. Vous me laissez pantelante, le palpitant fou, les jambes tremblantes, et votre main caresse mon sein doux. Et l’envie, Monsieur, et je connais la courbure de votre sexe, et je connais votre grimace à l’heure de jouir, l’envie d’encore explorer cet instant fragile où le monde s’oublie. Et l’envie pourtant, au-delà de la peau, au-delà des parfums légers et volatils, pour cet instant où vos yeux se ferment, soupir, et celui où votre ventre frissonne, pour la joie que vous donnez à ma jouissance, pour la douceur de vos mots, indécents murmures dans la foule, pour votre bouche sur mon sein, oh vie, pour votre langue dans mon sexe. Oh vie !

Dans cette chambre vide, nos corps ricochent sur l’eau, le doré des peaux dans ce miroir délicat, le goût de votre sexe jouissant sur le bout de mes doigts, le sel de la mer sur mes pieds va, vient, reste. Vous dansez entre mes reins, votre ventre garde, tient, retient, mais non, Monsieur, donnez, jouissez, exultez libre.

Après, Monsieur, je dirai : “Redressez-vous Monsieur.

Les coquelicots sont toujours là, l’orage a frappé ailleurs, la vie me traverse fort.”

Et j’en veux encore, des désirs frémissants. J’en veux des joies, et des sourires à se noyer, j’en veux des mots, des sexes passionnés, des corps mélangés. J’en veux ici, sur ce lit, et j’en veux là, dans les blés, au bord des blés sauvages, dans les trains d’aventure, j’en veux des heures à corps de joie qui passent trop vite, j’en veux, des souvenirs de votre sexe droit, et rentrer au petit matin, les yeux brillants, la bouche rouge de baisers dévorés. Et rub a dub…

 

 

Rub a dub ? Oui, tu sais… Rub a dub.

2 commentaires sur “2”

  1. Époustouflant le rythme de vos Monsieurs, chacun porte l’autorité typiquement fragile et intensément féminine. Cueillir votre Monsieur sur le bout de la langue a la recherche du suc de votre salive. Suivre de plus près les montées et descentes et va et vient de vos variations. Énergique, à bout de souffle, assertif ou esquisse de malice, toujours votre Monsieur livre le son sourd d’un souffle humide et de braise. Votre Monsieur à vous, à vos genoux terrassé quand vous suggérez qu’on baise. Les joues de votre Monsieur entre vos cuisses tendres, pincer la pulpe en bouche, planter le poignard de la langue pour fouiller encore et encore. …vos Monsieurs sont maintenant gémissements.

Les commentaires sont fermés