Ivresse soie

Il y a le silence. Enfin, comme le silence. Vous entendez le bruit des draps, ma peau qui frôle coton, vous ressentez, le souffle, la vie vous effleure. Main ? Cheveux ? Il n’y a rien pour vous aider que les parfums, les sons, les vibrations. Les yeux voilés de soie légère, vous ne pouvez qu’attendre, sans savoir d’où la caresse viendra.

Déjà votre corps nu, encore frais des heures passées, s’étire et se détend. Déposer les armes. Plus rien ne compte vraiment, que ces heures de milieu du jour, siestes volées aux heures sans vie. Il y a la chaleur et le blanc, il y a mes mains et votre dos, danse sur vos reins, mains fraîches qui dénouent d’un baiser, électrique aventure. Il y a ma bouche et votre torse, tendre et puis provocante. Ce souffle léger entre vos côtes, ce baiser doux juste là, entre nombril et hanche.

Et les mains qui étreignent vos épaules, et ligne vertébrale, et je vois vos reins frissonner. Vous baissez la tête comme pour sentir mieux le trouble et les doigts. Et vous cherchez la caresse, votre corps tendu vers la peau. Et les mains vous délassent, et la bouche vous évade. Temps suspendu, à l’aube de l’abandon absolu, comme danser nus dans la prairie, inconscience. Et je joue, Darling, avec la légèreté d’une vie, avec l’absolu d’une nuit, je joue comme si, vous savez… Comme si la vie entière se jouait dans cet instant où votre sexe se tend, il n’y a aucune autre urgence que le plaisir à être, vivre, sentir.

Vos mains cherchent, s’accrochent à ma cuisse, garder prise, encore un peu, infime, illusoire. Dans l’infini aveugle, vous goûtez le sel de mon ventre sur vos doigts. A bouche ronde j’avale votre sexe, la main entre vos fesses, langue gourmande, avec la lenteur des voyages délicats, un baiser comme cadeau, les doigts enroulés sur votre hampe, j’apprivoise votre ventre. A vos frissons, attendre, à distance d’envie… Prendre le temps, Darling, car nous en avons peu. Admirer l’ivresse de votre corps, l’insoutenable plaisir, quand vos murmures perdent sens, comme si vie vous submergeait. A corps empalé, vos mains trouvent mes seins. Bassin danse sur votre membre, rencontre humaine, imparfaite, faillible. Beau et bestial, fort et fragile, il y a tout dans le désir, tout de l’humain, et le plaisir.

3 commentaires sur “3”

Les commentaires sont fermés