Ivresse

Le vin me tourne la tête, je n’ai peur de rien, je suis amnésique. La musique m’enivre, mon corps continue le ballet, amertume à facettes, lumière noire et pieds nus. Je ne suis plus sur terre, je suis debout sur la scène, dans une indécence légère, j’agite le bassin… L’alcool m’allège la conscience, hypnose du rythme et des pieds qui martèlent.
Tu m’attrapes par la taille, et plaques ton corps contre mon ventre.
Tu veux danser, toi aussi ? Viens. Suis-moi. Regarde-moi dans les yeux, colle tes cuisses aux miennes, suis les mouvements de mes jambes. Epouse mon ventre à travers le tissu, prends l’énergie et danse. Danse comme si tu pénétrais mon âme, danse comme si tes mains étaient les miennes, danse pour oublier, danse comme si tes rêves en dépendaient. Tu n’as plus besoin de penser, ton corps parle pour toi. Il n’y a pas d’hier ni de demain, va chercher le mouvement loin, prends l’ampleur de la force, l’élan de la sincérité, l’impulsion de vie qui donnera à ton pied la cambrure et la force, à ton bras la douceur et la confiance, à ton sourire la lumière et la foi. Danse encore, quand ton sexe durcit sous le tissu, quand l’humidité de mon ventre échauffe les étoffes et les rend superflues. Danse encore, quand ta chemise tombe sur le sol, et que mes mains s’accrochent à ton dos. Danse encore quand nous percutons le mur, dans un ballet aux rythmes d’abandon.
Danse enfin, quand ton sexe jouit, vite, fort, ivre, vivant.