Laboratoire

Je suis debout.
Nue.
Les épaules relâchées, les bras le long du corps, les seins tendus.
Les omoplates dessinent mon dos, mes reins creux arrondissent les fesses.
Les hanches courbes, le sexe humide.
Les cuisses tièdes, les pieds bien à plat.

Mon corps est un laboratoire.

Je connais cette joie. C’est celle d’une bouche autour de mon sein.  Et la pointe se dresse, et la rondeur s’échauffe, et ma bouche s’entrouvre et murmure. Encore. Plus fort. Mords.

Je connais ce frisson. La main qui dessine ma colonne vertébrale, en suit les sinueuses, de la nuque à mes fesses. Là, au creux, l’explosion électrique, et là volupté à en fermer les yeux. Réflexe : j’écarte les cuisses.

Je connais cet émoi. Un bras qui enlace ma taille et guide mon bassin, les hanches se touchent presque, les sexes pressés l’un contre l’autre, l’humidité de la chair, le désir urgent qui descend du milieu de mon ventre vers l’entrée de mon sexe.

Je connais cet éclat. Les lèvres descendent de mon cou à mes seins, comptent mes côtes, chatouillent mon nombril, goûtent mon ventre, écartent mes lèvres, apprivoisent mon clitoris, boivent ma sève. Mon bassin ondule, j’accroche des cheveux, mes jambes tremblent, je gémis.

Je connais ce plaisir. Ce sexe qui transcende le mien, ces peaux qui claquent l’une contre l’autre, l’air qui nous manque et les saccades des reins, les musiques redessinées, les équilibres imparfaits, la morsure sur mon épaule et le plaisir qui enfle, enfle et irradie, le tournis, à bout de souffle, pulsations, pulsations, encore…

Je l’entends qui m’observe. Il note. La prochaine séance est demain.

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