Saveurs

Un peu de beurre d’érable déposé sur la hampe de votre sexe. Gourmandise d’une langue incertaine, gorge sucrée d’émotion indécente. Cela fait des jours que votre corps me tente, cela fait des heures que je m’en sustente. C’est comme une faim infinie, une curiosité sans apaisement, un corps en voyage. J’ai d’abord rongé les peurs et les amertumes, comme on se vautre dans la fange, pour nettoyer les rêves des petites vermines. J’ai rongé jusqu’à l’os, et goûté le pamplemousse, mes errances imprécises et l’oubli de ma folie. Quand peau s’est dévoilée, il y avait l’envie. La pétillance vive des corps dansants, l’éclair de désir et l’émotion prégnante. Un citron d’éveil, une claque presque, la fessée à mon cul chevauchant, et votre transe, ébauche.

Et la langue frétille à votre peau miroitante, la sueur légère et le goût du sel, et lécher ce téton timide, et goûter la moiteur entre vos cuisses. La soif apaiser, l’urgence d’un baiser, votre bouche a le goût du voyage. Entre vos bras rêver haut, mordiller la peau, raconter les folies, veiller encore. A doigts sur sexe, à langue perdue dans votre oreille, cheveux dans votre cou, tracer les routes des Amériques, les châteaux en Espagne, la jouissance au bord du lac. Asseoir sur votre sexe l’humide de mon ventre, lèvres à suc et bouche tendre, accompagner nos transes, reins creux, fesses écartelées d’être ainsi empalée, l’angle parfait. Et les odeurs douces, le parfum de l’émoi, les mots sucrés que vous murmurez là, des baise-moi intenses, des amours murmurées, de rauques souffles traversés de foutre, de suaves envolées. Jouissez donc, à mots cachés dites-moi tout, entre illusoire et vérité, enfoncez et dansez, goûtez la joie et l’indécence, éclaboussez de vie les austères décadences…

Et quand ce fut consommé, émouvante fulgurance, il aurait pu ne rien rester. Que le vide des corps apaisés, quand la chair a joui, quand le ventre a pris, quand les reins s’épuisent, sueur, et le sperme répandu en dedans. Rien que le vide des voraces ou l’oubli. Mais non, non non non. Nous avons goûté le café.

5 commentaires sur “5”

  1. je trouvais la poésie tellement ringarde avant de vous lire… je le buvais noir, je le prendrai sucré dorénavant.
    MERCI pour ces belles paroles

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