Transe

Il y avait cette curiosité dans votre voix, parfois… Pas vraiment une demande, plutôt une plaisanterie délicate, qui est devenue, je ne sais à quel moment, une fantaisie partagée.

Votre dos qui se creusait un peu plus quand je massais vos reins. Vos fesses qui ondulaient sous mes doigts huilés. Puis un soir, Darling, votre bassin qui se soulève quand mes mains glissent de vos lombaires, à vos sacrées, puis à la jointure de vos fesses, suivant la ligne vers votre sexe.

Alors j’ai su.

Aujourd’hui, vous êtes couché sur ce grand lit, avec une confiance qui me touche. Après ce désir que nous avons exploré tant et tant, ces émotions des ventres qui exultent, il nous reste encore à découvrir. Et vous m’offrez de partager avec vous ce voyage. Je suis guide et spectatrice, main et bouche, attentive et curieuse, de vos émois nouveaux.

Aujourd’hui, mes doigts vont vous effleurer plus précisément, frôler cette fronce délicate et guetter la vague, ou la crispation. J’ai vu votre peau tressauter. Très légèrement… Un spasme tout doux, timide, comme une audace involontaire. Et ce soupir, ce très léger souffle qui me disait oui. Ou ai-je rêvé ?

Vous avez toujours un peu de mal à croiser mon regard quand je m’enhardis entre vos fesses, alors je vous écoute plus encore, guettant le frisson, les spasmes, le moindre signe de votre plaisir. Je prend le temps, ce temps précieux et nécessaire, pour nous isoler du monde, apprivoiser nos envies et retrouver nos peaux, fragiles carcasses malmenées par le jour. Vos épaules se dénouent, et vos muscles s’apaisent. Mes mains vous parcourent comme on découvre l’ailleurs et s’émerveillent comme on aime.

Votre corps attend, je le sais. Depuis ces premiers effleurements, c’est votre imaginaire qui a pris le relais, et votre envie lève toutes les barrières.

Cette huile de massage a bien des vertus, et vous semblez détendu, paisible et souriant, avec dans le rire cette étincelle qui rappelle combien l’instant nous est cher.

De vos reins fatigués tout à l’heure, je me dirige maintenant vers vos fesses, leur rondeur gourmande, cette ligne courbe qui me plaît tant… Ah foutredieu, oui, j’aime vos fesses, je les aime d’amour. Très vite à mes mains, se joignent ma bouche et mes seins. Faire de votre corps un immense terrain de jeu, faire du mien un générateur de plaisir… Quand mon téton effleure la naissance du pli vient enfin ce oui que je guettais, ce « Donnez m’en plus » qui m’invite et m’autorise, au-delà de la peau, à explorer votre corps.

Je vous glisse à l’oreille mes projets pour l’heure qui vient… Vous emmener vers le plaisir, en toute délicatesse. Votre sourire quand ma main glisse vers votre fondement me chavire. Langue suit main, et me voici, gourmande, à exciter votre envie plus encore, tandis que votre sexe se gonfle à désir exprimé. Ma bouche voyage entre vos fesses, et vos reins se cambrent, m’offrant une rosace vierge à explorer. De la pulpe du doigt, doux et glissant, j’apprivoise votre appétit. La douceur de votre cul me rappelle votre virginale volupté. Mais déjà, vos mains écartent vos charnues, « Plus, plus ! » dites-vous. Langue et doigt se conjuguent pour vous initier enfin. Je vous pénètre, Darling, avec la délicatesse la plus grande.

Sous mon index, très vite, je sens la rondeur palpitante. Je n’ose bouger, de peur de vous blesser. Vos reins mènent la danse et donnent le tempo de notre voyage en terre inconnue. Je me sens en vous, sensation étrange, et vous cherchez ma main … Doucement, très doucement, suivant votre rythme, je place un autre doigt dans votre corps avide. Vous glissez autour de moi, guidant vos percussions au bout de mes phalanges. Lorsqu’une pulsation plus forte fait tressauter votre membre, au plaisir qui vous traverse comme une onde électrique, la jouissance contagieuse fait convulser le corps. Aux décharges intérieures de plus en plus puissantes, votre souffle se fait râle puis cri. Vous serrez ma main libre avec force, tandis que mes doigts emprisonnés accompagnent votre plaisir. Entre mes cuisses, mon sexe humide palpite, la joie de donner… Avec précaution, je m’éloigne de votre corps, vous laissant savourer ces minutes d’ivresse tendre, peau à peau amoureux, en toute indécence. Réfugiée entre vos bras, j’écoute le rythme de votre cœur qui s’apaise, une main glissée entre mes cuisses.

12 commentaires sur “12”

  1. … Que dire ? Qu’ajouter ? Vous m’en aviez parlé avec douceur et je découvre vos mots avec délice. A nouveau une belle réussite, ma chère. Le défi était de taille !

  2. On lit partout l’importance de se parler et dans ce texte, peu de paroles, et comme toujours, ce sont les peaux, les corps, les gestes qui disent les secrets, et surtout qui les entendent et les comprennent.

    Ce texte, en plus d’être beau, me rappelle l’essence du parcours ensemble : quelle que soit la caresse, ne jamais tenir pour immuable le rite de l’étreinte, et poursuivre avec engagement le jeu le plus sérieux du monde.

    Merci d’avoir mis des mots sur les silences, les bifurcations de l’intime, les options choisies au fil des gestes et la découverte des territoires immenses.

  3. Une lecture sensuelle,voluptueuse et…
    Très exitante !
    Qui nous emporte facilement vers des plaisirs…
    A découvrir. 😉

  4. Exercice ô combien périlleux que de dessiner telle défloration. Et vous, ma chère, vous brillez à nouveau de douceur et de délicatesses.. Juste magnifique.

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