Un si long silence

Alors je dis le silence et la mort. Bois, suce et lèche le sang qui coule de mon âme, les écorchures, le cœur malade. Je te racontais les histoires épidermiques, les longs sanglots des sexes affamés. Ecoute l’autre histoire.

Je suis devant toi. Debout nue écorchée.

Je suis devant toi le corps ouvert.

D’entre mes seins les mots intrépides reviennent. L’urgence de vivre, tu sais ? L’urgence de sourire baiser exulter.

Dans mon ventre, le chemin de fourmi, la lenteur, du noir au blanc le temps est long, aujourd’hui.

La folie est rentrée dans ma maison, faut-il la chasser ? À tout prix être invisible ou mettre ce pull rouge que l’on voit de loin et qui crie la rage la colère la joie l’envie le désir ?

Je n’ai pas choisi ce monde, je ne suis pas tout à fait à ma place, je cherche les gens qui veulent le rendre beau, et tu sais ? Je ne les vois pas. Montrez-vous, montrez-vous ! Faites-moi signe ! Qui a une idée, une petite idée, une belle idée, une simple idée, pour arrêter tout ça ? Toi là ? Toi nu contre le mur ?

Fais voir.

Raconte-moi.

Dis les mots beaux et les gestes doux. Approche ton sexe ton désir ta fantaisie.

Arrose l’infertile de ton sel de ta sueur de tes rires infinis.

Donne à ma bouche le sucre de l’envie la douceur des matins l’étreinte café.

Glisse tes doigts de mon cou à ma fesse glisse ta bouche de mon épaule à mon genou.

Raconte, raconte à mes reins combien le temps est doux.

Réveille ma peau.

Rappelle-moi ce chien de bonheur.

Nous n’avons aucune raison de vivre, tu sais,  si ce n’est l’espoir d’un sourire d’un plaisir de jouer encore un peu le sable entre les doigts.

Gorge sèche et dos raide, les doigts voyagent, les cales vides de rêves. Comment insuffler le plaisir dans les âmes collapsées ?

Prends le temps. Le temps, tu sais ?  Comme une caresse. Le temps comme un baiser, le temps comme la pluie sur les cheveux quand il fait chaud chaud chaud chaud et qu’on a envie de vent frais et de piscine bleue.

Le temps de votre bouche sur mon sein et de votre main sur ma hanche comme une danse tribale.

Et plutôt que manger la carne, je dévore votre sel. Plutôt que de l’eau je bois votre sueur.

Approchez, mon amour. Serrez moins fort très fort comme pour me recoller. Approchez et montrez-moi la vie, déposez un peu de sucre sur mes lèvres, un peu d’étoiles dans mes yeux. Eteignons la lune, faisons fi des marées.

J’ai l’urgence de vie.

J’ai l’urgence d’aimer.

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