A soi

Choisir les voyages au long cours, errer au bord des terres, mener des quêtes éternelles vers d’improbables plaisirs

Espérer les miracles, jouer avec le feu, goûter les peaux de nacre, nourrir les souvenirs


Combler les creux de mille trésors, jusqu’à oublier les noms, chercher l’absolue imperfection, la faille à découvrir


Ecorcher la peau sur des silences rugueux, n’être que de mots, abandonner la chair, savourer derrière des sourires


Penser qu’ailleurs il y a, ailleurs plutôt qu’en soi, naviguer trop loin, la boussole chavire


Garder la conscience toujours, être debout, seule, parfois avec vous, à l’occasion vous chérir

Je suis la vague qui traverse et repart, à travers votre corps je m’épanche parfois, rythme dissonant, silence à se languir


Je prends de vous l’émoi, l’absolue sincérité, la nécessaire déception, et votre désir


Votre claire liqueur, trace du plaisir, indécent parfum sur mes doigts et précieux élixir


Mais je ne veux pas de vous

N’entrez pas sous ma peau, n’envahissez pas mes pensées, n’électrisez pas mes nuits à la pulpe de vos doigts, ne nourrissez pas cet appel du ventre, ces larmes de l’intérieur à vos manquements, ces orages futurs et ces heures noires, n’ouvrez pas la porte à l’indicible, je pourrais vous aimer.

Et revenir à soi, et à nul autre.

3 commentaires sur “3”

  1. …N’être plus que la pointe de l'ongle qui serpente et frôle la moindre ondulation des pores de votre peau, puis qui se noie au plus profond de votre désir…

  2. <br />Ailleurs, il n&#39;y a rien, il n&#39;y a qu&#39;en soi.<br /><br />&quot;Revenir à soi et à nul autre&quot; oui, car tout est en soi y compris les autres.<br /><br />J&#39;y suis déjà, sous votre peau.<br /><br />

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