Sous la peau

Dans l’ombre du soir. Dans le silence. Dans la présence. J’approche  ta peau. J’effleure tes sourcils. Je dessine tes yeux. C’est doux. Tes lèvres.  Mon doigt sur tes lèvres. Mon doigt entre tes lèvres. Pulpes. Ta langue. Désir.
Je pose ma joue contre ton torse. J’écoute. C’est chaud, ça percute dedans, ça dit les heures et les écorchures. Je dessine mes rêves sur tes côtes.  Les poils se hérissent, tu respires plus fort. J’aime les sinuosités de tes soupirs au gré de ma curiosité. Ton souffle sur ma joue, et j’embrasse ton cou.  Ta main dans mes cheveux et j’effleure ton ventre.  Dans un ballet délicat, danser sur le fil, entendre ton rythme, lent,  plein. Etre dans chaque pore de ma peau, à vibrer de l’instant, chant mélodieux des découvertes. Empirisme du désir. Ma main sur ta hanche, timide d’abord, gourmande de plus en plus, libérer la chair, troubler la raison, maintenant et pour toujours créer un nous, sans autre exigence que tout, absolu abandon à vivre plutôt que se regarder. Ta main sur mon sein. Je suis désir. Je suis dans le téton, et dans tes doigts. Mélange, partage de nous. Ma main sur ton sexe. L’appétit. L’oubli. L’arrondi qui t’accueille, la moiteur dévolue. Je suis dans mon ventre, et je suis dans ta bouche. Regard. Mes yeux sur ton sexe droit, sur tes cuisses. Promener ma bouche et goûter plus, les saveurs des larmes, la rudesse des écorchures, le miel du plaisir. Dessiner de mon corps  le chemin de nos retrouvailles, complicité fugace, exaltation d’un nous,  et après.  Après, prendre ta main, la chérir, s’attacher, être. Et sourire encore.

4 commentaires sur “4”

  1. ta manière de manier les mots allume mille feux dans mon ventre et mon coeur… Cela donne envie de relire et d’écrire. Bravo! ( mention spéciale pour la phrase: “ça dit les heures et les écorchure”).

  2. Si vous nous prenez par les sentiments, maintenant, chère Nora, nous ne vous lâcherons plus d’un pouce…
    Il ne s’agit plus de se perdre dans l’ivresse, mais de s’y retrouver… j’adhère !

  3. Il y a de ces mots qui nouent la gorge, des choses dans lesquelles je me retrouve, des sensations familières… Merci, chère Nora.

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