Synapse


Parfois j’oublie. 
J’oublie l’émoi suprême du corps qui exulte, l’allégresse du sourire qui se faufile dans le silence. 



Je ne sais rien de vous, ou si peu.
Votre main approche ma peau, l’instant est électrique, je veux la sentir contre ma gorge, je veux en goûter le sel, et le parfum de votre sueur. Je veux être mangée, mordue, dévorée, être prise comme on s’envole, laisser sur votre corps les humeurs de mes envies.

Pourtant vous me plaisez.

Dans l’intimité un peu glauque de ces murs anonymes, contre le carrelage métro blanc, mes seins s’écrasent en frissonnant. Le froid contraste avec la brûlure de vos bras autour de mes hanches. Votre reflet léger dans le flou du temps m’emmène dans l’ailleurs. Votre ventre moite contre mes fesses, lune pleine, votre émoi de chair, sensation humide, je savoure le désir, comme une évidence.


Comme une découverte impromptue, un joyau dans le noir.
Les reins creusés, les cuisses frottent, votre main claque, les rêves se chuchotent au creux de nos vies. Je voulais vous dire l’humaine envie, l’appétit de demain, les audaces silencieuses, la vie, les braises, et vous.



J’ai souri en jouissant. Ma peau se souvient toujours.

1 commentaire sur “1”

  1. Merci, madame. J'aime surtout le début mais la fin n'est pas mal non plus : "j'ai souri en jouissant. Ma peau se souvient toujours".

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