Dualités

Trois nuits, deux jours. Une éternité. Des mots égarés pour dire mon envie. L’entendez-vous ? Cette aspiration noire et blanche, d’être et d’avoir, de donner et recevoir, de caresser et d’être goûtée, d’explorer et d’être habitée, d’abandon et d’indépendance. 

Dans un va-et-vient aux allures délicates, son sexe visite le mien. C’est le velours qui s’enroule, le ventre qui enserre, la chair qui épouse. C’est être prise en se donnant, c’est être pleinement soi par la liberté de l’autre, c’est cet espace infime entre nos peaux, dernier vide de nos déliés pleins. Et puis c’est le corps qui s’éloigne, l’étrangeté et l’apprivoisement, suis-moi je te fuis, le vide et le ventre qui s’ouvre, qui souffre, qui tend à cette pénétration pleine et jouissive. C’est le gland qui retraverse les lèvres, altérité totale, tige d’i grec, et puis revient, et tes peaux claquent sur mes fesses, augmentent de leur fraîcheur rythmée un plaisir que je pressens, profond comme l’abîme d’un homme, à noyer les terreurs, à éclater les idées bleues, un plaisir comme une rencontre folle, inattendu, luminescentes émotions, envolée troublantes, vous êtes en moi et hors de moi.