D’un autre genre


Je me suis encore réveillé à l’aube. Avec une trique d’enfer. Tu dormais à mes côtés, je me suis tourné vers toi, collant mes hanches à tes fesses, glissant mon sexe entre tes cuisses serrées. Sans soulager mon érection, bien au contraire, le contact avec ta peau douce m’est presque douloureux… Comme je voudrais m’enfoncer dans ton cul sans plus de manière, jouir de l’étroitesse des chemins parallèles, fouiller ton ventre dans un coït infertile…

Mais tu dors. L’ivresse d’hier t’a assommée, ton corps n’est qu’une enveloppe vide, et je te préfère lumineuse, vive, le cœur léger, le regard clair… Je te laisse reprendre des forces, et me dirige vers la salle de bain. Mon sexe me fait mal d’être si tendu, je t’en veux un peu de dormir si fort. Je pense à nos dérives, à ces nuits où tu m’offres ta peau comme évasion primale, quand tu souris, quand ta bouche s’arrondit autour de moi, quand tu t’oublies. Je prends mon sexe entre mes doigts, caresse légère, ciblée, je sais où et comment calmer l’ardeur. Ma paume s’enroule autour du gland, redescend vers la base, diamètre insolent, la pulsation dans les veines. Je serre, mais l’envie est trop forte, rien n’y fait… Il faut que j’exulte, mécanique va et vient. Je décide de prendre une douche, fraîche. Je me savonne, mais cela ne fait qu’accroître mon désir. Mes mains voyagent, de mon sexe à mes fesses, de mes cuisses à mes tétons. J’augmente la chaleur de l’eau, la buée masque à peine le rythme de mes mouvements, rapide, de plus en plus précis, la hampe et puis le gland, l’autre main entre les fesses… Mon corps s’affaisse le long du carrelage froid, je gémis, le souffle court, je sens monter le désir, mes couilles se contractent, ma verge tressaute, je jouis vite, fort, mal.

Je ressors de la salle de bain un peu soulagé, mais j’ai en tête tes fesses, tes reins, la ligne de ton dos, courbe affolante. Je décide d’aller me défouler au jardin, histoire d’utiliser cette énergie à bon escient. Je descends juste vêtu d’un short, il est tôt, je ne croiserai pas une âme avant longtemps. Je fends quelques bûches, qui réchaufferont nos nuits fraîches. Dans le jardin à côté, la voisine sort en robe de nuit, elle cherche encore son chat, aussi roux qu’elle. Elle s’approche de la haie, là où le bois s’écarte entre nos deux terrains. Je regarde son corps à travers le coton léger. Ses seins dardent leurs pointes vers mon torse. Je bande encore.


Ce texte est un échange à deux plumes, avec celle de Sphères Intimes. La consigne ? Un moment de plaisir solitaire, mais dans la peau de l’autre sexe…  Vous pouvez lire sa composition ici.

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