Ensuite

Je ne peux dire  le moment ou le signe. Je peux dire le trouble, ou ma réalité. Il y avait ce possible. L’instant limite entre le regard et le baiser, l’indécence des mots, les couleurs, le désir, l’indicible distance des corps nus, la première percussion, la danse… Et puis.

La bouche humide, les joues en feu, le corps moite, je t’embrasse, tornade émotive de sourire, sentiment exaltant, j’ai donné de moi le feu et le sel, j’ai aimé, je suis ivre.

Le corps parfumé d’humain, je respire mes mains. La noisette, le miel, le sel. La tête me tourne. Je te regarde. Il y a le merci et le tendre dans mes  yeux, l’étincelle qui dit encore, la toute-puissance du sexe plein. La fierté aussi, de ton corps qui exultait, de ta voix rauque qui se cassait, de ta sueur sur mon corps et de ton sperme dans mon ventre.

Je sens l’homme. Et je veux garder cette odeur. Je veux que quiconque m’approche sache à mes yeux brillants, à ma peau rougie, aux bleus sur mes cuisses, aux griffes dans mon dos, à mes seins pointus et ma culotte humide, que j’ai joui, j’ai aimé, et j’ai donné du plaisir. Indécente insolence.