Take a walk…


Tu me rejoins sur un coup de tête. 

Je souris en goûtant la peau de ta joue, en enlevant tes vêtements pour te regarder tout mon saoul, fatigué ou debout, frais du matin ou le sable dans les chaussures, à l’esprit aventureux ou à la tendresse réconfort, dans les draps orangés ou roulés dans l’herbe. 

J’ai des souvenirs des heures à venir, tes heures d’abandon où je lèche ton gland en te regardant par en-dessous, et tu rêves aux évasions libertaires. 
Tu fouilles ma vie du bout des doigts, et tu lis un peu de toi sur ma peau. 
Tu goûtes à mes deux vies, celle qui mord ton épaule, et celle qui s’alanguit contre toi, dans la moiteur du petit matin, pensée légère et délicate, à tes heures ordinaires. 
Il y a celle qui t’embrasse pour avaler tes soupirs, et celle qui cambre les reins contre ton sexe. 

Et parfois le temps s’efface en une photo, une morsure de peau.

Ma pâleur résonne des Lou Reed qui descendent de mes bras, et ma gorge s’étire, et s’étire encore pour accueillir tes lèvres encore encore encore encore et encore. 
Je m’éloigne de moi, j’allonge l’espace entre toi et moi, tes bras me voyagent, nous sommes partout, nous sommes fous, il y a un autre monde où peut-être je t’aime, mais ici je ne te prête que mes yeux. 
Inventes-y tout ce que tu veux, 
que 
je 
sois
 la maman ou la putain 
importe 
peu, 
tu as raflé la pensée construite pour y mettre le désir, 

ton sexe entre mes lèvres, 

tu apprivoises mes déraisons, à tes pieds je m’évanouis dans l’air, impossible fantaisie à ta vie sans voyage. Entre tes mains, mon corps devient l’eau qui apaise les trop grandes soifs, il y a de la survie dans mes abandons, l’urgence d’hier, l’apaisement de demain ? 
Non. 
Maintenant. 
Juste là. 
Sans hésitation aucune. 
S’arrêter et décider de vivre cet instant précis, pleinement, quand ton sexe palpite dans le mien, que le plaisir te prend par surprise, alors que le temps s’allonge, et que le lien se crée à cet instant magnifique et épouvantable, où tu jouis en me regardant dans les yeux.