Transports communs

Elle est là et elle touche ma main. Elle frôle ma cuisse. Elle s’emballe. Je souris. Elle est vivante. Je la percute.

Tu nous regarde, tu ne comprends pas, tu écarquilles les yeux et nous dévisages … Je crois que tu n’as pas bien vu. Je vais recommencer, rien que pour toi. M’approcher d’elle, mettre ma main sur son épaule, sourire à son visage qui se tourne vers moi et s’approche du mien, et l’embrasser, avec la délicatesse de ma bouche très rouge sur ses lèvres douces.

Indécence. Un baiser comme un viol, comme un plaisir que l’on arrache.
Inventer l’anonyme d’une peau.

Impressionne-moi. Regarde-nous, dans ce métro bondé. Ca pue, je voudrais me coller aux parois froides de la foule, qu’elle enfonce sa langue dans ma bouche , que ses mamelles m’écrasent, que ses doigts se glissent sous mon pull, agrippent ma chair. Ma peau sur la vitre, mes mains liées, mes lèvres rouges, ton corps, le sien, je te regarde au fond des yeux, je souris, tu bandes. Je plaque mes seins contre la porte, il y a une main qui me retient. Je ne sais pas à qui elle est.   

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