Personne

La bouche grande ouverte, j’avale ton sexe au plus loin de mes lèvres. 

J’ai envie de te mordre. 

L’homme dans mon dos est un dieu, la femme à mes pieds a le désir ambigu. Je ne sais plus ce qui a guidé mes pas ici. Je ne peux plus décoller ma peau. Il y a des sexes partout, je ne sais plus où regarder, j’ai mal au ventre, je souris. Tu bandes comme jamais. Je ferme les yeux. 

J’ai dans la tête un défilé de souvenirs, que tu ne connais pas, qui nourrissent l’âme. Des instants de fièvre, des envols homériques, des jouissances électriques. Déjà mes seins frissonnent. 

Tu serres ma tête entre tes mains, tes hanches mécaniques perdent le rythme. Dans mon dos, l’homme dieu s’agite tout autant. Vos voyages parallèles transpercent mes étincelles, l’un à ma bouche, l’autre à mes rêves, je retrouve la cohérence dans l’interdit. 

Et puis il y a cette sensation dans mes reins, mon corps trébuche. La conscience s’affaisse un instant, hurle à la prise, à l’emprise. Je ne veux pas mais l’onde arrive, par tous les pores. 

Ton sexe sous ma langue approche l’éphémère, les doigts qui fouillent le mien m’emmènent dans ton voyage.

Je ne sais plus mon nom, et le tien je m’en fous.

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