Pornolove


Je peux endurer la colère, je peux encaisser la souffrance, la jouissance dans les larmes ou l’abandon bienheureux. 
Je peux désirer votre corps dans l’anodin, humide encore de la douche, ou parfumé de sel. 
Je peux entendre vos mots crus, m’émouvoir de vos mains rudes, laisser mes soupirs devenir cris. 

Quand vos doigts me fouillent, 
quand votre bouche me dévore, 
quand votre dos tremble, soubresauts merveilleux des inconsciences volontaires. 

Quand vos cuisses, quand votre peau, quand vos dents sur mon sein, vorace, rapace, ou salace, oui, glissez-moi de ces mots encore, videz l’eau de ma bouche pour la boire à mon corps, rappelez-moi ce trop plein de vie de nos éphémères voyages. 

Je peux le silence et la douceur, vous regarder au fond des yeux, être dans l’émoi délicat de l’apprivoisement, rentrer les crocs et vous laisser approcher, savourer vos caresses comme la pluie sur l’herbe brûlée. 


Je peux deviner ce que vous ne direz pas, et vous rassurer malgré tout, je peux vous goûter au velours de ma bouche.

Je suis.

Je suis une et multiple, 

la maman et la putain, 
je suis le ventre de votre sexe, 
je suis la bouche de vos jouissance, 
je suis la voix qui vous murmure des cris, 
je suis la main sur votre désir, 
je suis le sourire de votre matin.

Cette claque, cette incompréhension, le désir perverti, l’appel de la chair balayé par la fiction, les heures où vous oubliez mon nom.

3 commentaires sur “3”

  1. Cher Image pas sage,<br /><br />J&#39;ai cessé d&#39;écrire quelques temps. Des choses à vivre, des combats à mener… <br />La plume ne se tait jamais tout à fait, j&#39;ai écrit ailleurs, et d&#39;autres choses. <br />Me revoilà, pour le plaisir… <br />Merci de votre présence douce.<br /><br />Nora G.

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